Jeux mathématiques en petite section

Des pistes pour mettre en œuvre des jeux mathématiques en petite section.

Le rôle de l’enseignant dans la mise en œuvre des jeux mathématiques

S’il implique beaucoup l’enfant parce qu’il génère entre autre du plaisir, et qu’il remplit une fonction de socialisation, le jeu seul a cependant ses limites.
Avant, pendant ou après le jeu, des accompagnements doivent être mis en place par l’adulte.

L’organisation

L’enseignant a la responsabilité de mettre à la disposition des élèves des jeux correspondant à leur développement :

• en les choisissant et les organisant dans une progression réfléchie (ne pas mettre tous les jeux en accès libre toute l’année mais les faire varier et les changer progressivement) ;
• en organisant le groupe classe en petits groupes de 2 à 4 joueurs ou en proposant les jeux individuels ;
• en les présentant de manière claire dans les espaces de rangement où les enfants pourront les sortir mais également les remettre seuls (étiquetage, accès…) ;
• en réservant des temps spécifiques de jeux, suffisamment longs, pour que le jeu soit conduit jusqu’à son terme.

Les différents rôles

• Certains jeux, ou certaines phases de jeux peuvent fonctionner sans aide, d’autres demandent l’étayage du maître.
• Le maître peut être simple meneur de jeu ou régulateur du jeu, participant, ou observateur.
• Le maître mobilise son sens de l’organisation et de la rigueur ; il doit encourager la socialisation et l’autonomie des élèves et faire en sorte que tous les participants interagissent (joueurs comme observateurs ou commentateurs).

Les différents temps

• La présentation du jeu : le maître éveille la curiosité, laisse découvrir, manipuler et commenter ; il encourage l’exploration, aide à la formulation des hypothèses de jeu, donne des repères (respect du matériel, modalités de manipulation et rangement...) 

• La phase de jeu accompagnée : lorsque le groupe s’est accordé sur les règles, le maître conduit, rassure, suggère, s’efface, relance, verbalise, sollicite la parole ou l’action. Il accompagne le jeu en faisant « des arrêts sur image » qui permettent l’anticipation du coup à venir et la verbalisation des choix possibles et de leurs conséquences. Cette phase de prise de conscience des stratégies est fondamentale ; l’élève passe du jeu intuitif ou aléatoire à une conduite consciente, et construit une attitude réflexive. Le rôle du maître est ici de faire passer l’élève de l’action à la réflexion.

• Le jeu en ateliers : le maître rappelle les règles ou modalités de jeu (si nécessaire), propose ou répartit les rôles (joueur, observateur, jeu à tour de rôle… ), engage les élèves à faire évoluer le jeu, à s’approprier une phase plus « créative » ( un jeu est toujours évolutif).

Un jeu : deux destinations

À l’école maternelle et surtout en petite section, le jeu a deux fonctions :

• la découverte, l’exploration spontanée
• l’apprentissage

Les jeux présents dans la classe peuvent être utilisés à des fins d’apprentissages guidés par le maître ou lors d’explorations libres. Ceux-ci peuvent également être l’objet d’apprentissages non guidés et non évalués par l’enseignant.

Mais de toutes les façons, le maître devra garder à l’esprit que l’organisation progressive et réfléchie de ces jeux, leur présentation, leurs installation, les observations et les relances du maître permettront au jeu de l’enfant de s’enrichir pour devenir un projet personnel donnant matière à de nouvelles explorations libres et spontanées.

© DSDEN94 - article actualisé le 18 décembre 2018