[ARCHIVE] À l'école des arts et de la culture

Le 17 septembre 2018, Françoise Nyssen, ministre de la Culture, et Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, ont présenté un plan d'action commun afin de permettre à tous les enfants de bénéficier d'un parcours d'éducation artistique et culturelle de qualité, de 3 à 18 ans.

 

Le président de la République s’est engagé à ce que tous les enfants bénéficient d’un parcours culturel cohérent et exigeant durant le temps de leur scolarité car c’est indispensable pour leur formation intellectuelle, sensorielle et déterminant pour leur permettre d’être autonome dans leurs choix culturels.

Cet objectif de 100 % sera atteint par un déploiement progressif sur la durée du quinquennat.

La priorité conjointe du ministère de la Culture et du ministère de l’Éducation nationale est donc de placer les arts et la culture au coeur de l’École car cela permet aux élèves de développer leurs cinq sens (la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat, le goût) et leur connaissance concrète du réel.

Selon les termes de la Charte de l’éducation artistique et culturelle, qui doit être affichée dans toutes les écoles et tous les établissements, il s’agit à la fois de développer les connaissances des enfants, la pratique artistique et la fréquentation des oeuvres et des artistes.

  • La connaissance : l’art et la culture permettent aux enfants d’acquérir une formation complète dans laquelle l’intelligence rationnelle et l’intelligence sensible favorisent leur créativité, élément fondamental de leur épanouissement et de leur réussite.
  • La pratique artistique permet aux enfants de prendre confiance en eux, de réaliser concrètement des projets. C’est aussi un puissant moyen de mener des projets en commun, de favoriser les relations sociales, d’être à l’écoute des autres et de développer le respect d’autrui. Aujourd’hui, les pratiques artistiques des enfants sont très inégales en fonction de leur milieu social et de l’endroit où ils se situent sur le territoire. Développer les arts à l’école relève donc d’une exigence d’égalité républicaine.
  • La confrontation aux œuvres permet aux enfants de se familiariser avec le sensible et de développer leur créativité. À l’heure où les médias de masse concourent à une certaine homogénéisation culturelle, il est très important d’enrichir les perspectives des enfants en leur faisant partager la diversité des arts et de la culture européenne et des autres continents.

Il s’agit donc d’offrir une éducation artistique, culturelle et sensorielle (EACS) au plein sens du terme et sur les différents temps de l’enfant : le temps scolaire, périscolaire et extrascolaire.

Aujourd’hui, les pratiques artistiques des enfants sont très inégales en fonction de leur milieu social et de l’endroit où ils se situent sur le territoire. Développer les arts à l’école et sur le temps périscolaire relève donc d’une exigence d’égalité républicaine.

Pour atteindre ces objectifs, les ministère de la Culture et de l’Éducation nationale ont fixé trois priorités qui n’excluent pas les autres arts : le développement de la pratique musicale, de la lecture et du livre, ainsi que du théâtre.

Ce qui va changer

Le plan mis en place doit permettre à tous les enfants et à tous les jeunes de bénéficier d’un parcours cohérent de 3 à 18 ans, c’est-à-dire de l’entrée à l’école maternelle à l’octroi du pass Culture qui marque l’autonomie culturelle du jeune.

Pour ce faire, les ressources de l’éducation nationale seront articulées avec celles du ministère de la Culture, des réseaux culturels et des collectivités locales afin d’accompagner la progressive autonomie des jeunes dans leurs pratiques culturelles. C’est pourquoi, à chaque étape de la scolarité, nous ne reprenons pas ce que nous considérons comme relevant des pratiques autonomes acquises.

Chaque année, à l’école primaire, les élèves auront :

  • consacré 10 % de leur temps scolaire aux enseignements et aux pratiques artistiques 
  • eu au moins deux temps forts culturels :
    - fréquentation d’un établissement culturel (musée, cinéma, etc.)
    - spectacle (théâtre, danse, concert, opéra, arts du cirque)
    - visite d’un monument patrimonial (château, église, lavoir, calvaire, patrimoine industriel, etc.)
    - fait la rencontre d’un créateur ou d’un interprète
  • emprunté toutes les semaines des ouvrages dans une bibliothèque scolaire ou d’une collectivité
  • chanté dans la chorale de leur école

Chaque année, dans les collèges, les élèves auront :

  • suivi des enseignements artistiques de qualité enrichis par des partenariats culturels
  • suivi un enseignement hebdomadaire d’éloquence qui permettra d’initier une nouvelle dynamique pour la généralisation des troupes de théâtre
  • participé à au moins deux temps forts culturels : fréquentation d’un établissement culturel (musée, cinéma, etc.), spectacle (théâtre, danse, concert, opéra, arts du cirque), visite d’un monument patrimonial (château, église, lavoir, calvaire, patrimoine industriel, etc.), fait la rencontre d’un créateur ou d’un interprète 
  • bénéficié d’un atelier d’éducation aux médias et à l’information 
  • s’ils le souhaitent, chanté dans une chorale et assisté à la diffusion hebdomadaire d’un film de patrimoine

Chaque année, dans les lycées, les élèves pourront :

  • participer à un atelier de recherche et de création (musique, danse, théâtre, etc.) en partenariat avec les réseaux culturels ;
  • assister à une projection hebdomadaire de films.

Tous les mercredis, avec le Plan mercredi, les élèves de primaire peuvent bénéficier d’activités culturelles de qualité.

Chaque territoire volontaire peut être accompagné vers le 100 % EAC. Chaque semaine, il s’agit d’assurer à tous les élèves l’équivalent de 2 heures de pratique artistique en construisant un parcours d’éducation artistique sur les temps scolaire, périscolaire et extrascolaire, qui sera consigné dans un carnet à compter de la rentrée 2019. Cette ambition culturelle pour les enfants et les jeunes est rappelée à chaque rentrée avec l’organisation de la Rentrée en musique.

 

 

Renforcer les enseignements artistiques en articulation avec les acteurs de la culture

L’éducation artistique et culturelle doit constituer, plus encore qu’aujourd’hui, un volet à part entière des projets académiques et des projets d’école et d’établissement.

À l’école primaire

Chaque semaine, les élèves bénéficient dès le CP et jusqu’en CM2 de 2 heures d’enseignements artistiques consacrées à l’éducation musicale et aux arts plastiques. Pour réaliser les objectifs qualitatifs et quantitatifs du plan, il est indispensable que ces enseignements puissent être enrichis par les ressources proposées par les artistes et les acteurs culturels des différents territoires.

Le chant choral

La priorité des ministres porte sur le chant choral et la pratique vocale sans être exclusive des autres formes musicales et artistiques.

L’objectif est d’implanter une chorale dans toutes les écoles élémentaires d’ici la rentrée 2019. Pour ce faire, la mobilisation des conseillers pédagogiques en éducation musicale est essentielle ainsi que celle des titulaires du diplôme universitaire des musiciens intervenants.

Le plan prévoit :

  • à court terme : le développement de la formation continue au sein des plans académiques et départementaux de formation, notamment par la mise en place de chœurs académiques de professeurs ;
  • à moyen terme, un renforcement de la pratique chorale dans la formation initiale des professeurs et un renforcement de la formation des chefs de chœur.

Ce plan est porté par de nouvelles chartes du chant choral qui seront proposées à tous les départements au cours de l’année 2018-2019, dans le cadre d’une mission confiée à Marc-Olivier Dupin par la ministre de la Culture et le ministre de l’Éducation nationale.

Il est également porté par des ressources nouvelles et des événements 

Soutien au livre et à la lecture

  • À partir d’octobre 2018, un plan de rénovation des bibliothèques scolaires (2,5 millions d’euros) sur la base d’un cahier des charges précis sur la constitution des fonds et de l’utilisation des lieux. La priorité est donnée aux écoles les plus éloignées de structures culturelles.
    - Objectif : partenariat entre chacune des 52 000 écoles et une bibliothèque municipale à horizon 2020.
    - Remise officielle d’une carte de bibliothèque à chaque enfant en fin de CP à partir de 2019.
  • Distribution chaque année, aux élèves de CM2, de 800 000 exemplaires des fables de La Fontaine illustrés par un grand illustrateur.
  • Promotion de la lecture à voix haute avec une plus grande participation au concours Les petits champions de la lecture : 35 000 enfants en 2017 avec un objectif de 100 000 enfants en 2018.
  • Déploiement d’un quart d’heure lecture au cours de l’année 2018-2019.
  • Soutien renforcé à l’association Lire et faire lire.

Histoire des arts

Patrimoine

L’apprentissage du regard est essentiel car il contribue au développement du sensible et à la préservation de l’environnement patrimonial et naturel. La sensibilisation au patrimoine (bâtiments civils, industriels, religieux, etc.) est indispensable à la formation du futur citoyen qui passe par la connaissance de son cadre de vie et de la mémoire collective. Cela s’inscrit dans une démarche pédagogique plus large qui consiste à partir de la connaissance par l’élève de son environnement pour aller au plus général.

  • Rendre obligatoire une visite annuelle dans un lieu patrimonial. Pour accompagner les professeurs, le ministère de l’Éducation nationale met à la disposition de tous les professeurs un guide Enseigner le patrimoine de proximité. Il est réalisé en collaboration avec l’Institut national d’histoire de l’art (Inha).
  • Renforcer encore les partenariats avec les lieux patrimoniaux proches : musées, monuments, archives, sites archéologiques, maisons de pays, parcs régionaux, friches industrielles, lieux de mémoires, maisons des illustres.
Arts plastiques

L’action La classe, l’œuvre, sera étendue dès la rentrée 2018, en plus des musées de France, aux archives, maisons des illustres, fonds régionaux d’art contemporain. Cette action est un projet pédagogique construit en partenariat entre un enseignant et un musée autour d’uneœuvre : les jeunes vont la voir plusieurs fois dans l’année et développent leur propre création à partir de cetteœuvre (graphique, théâtrale, musicale, chorégraphique, vidéo, etc.).

De 15 000 enfants pour 350 musées, un objectif est fixé de 40 000 enfants en deux ans.

Ce dispositif concerne aussi les écoliers, les collégiens, les lycéens, notamment ceux des lycées agricoles.

Éducation à l’image/cinéma

Déploiement d’un jeu pédagogique et d’une application mobile créés par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) : L’Atelier du cinéma pour la découverte et la création d’images et d’images animées. Déploiement du jeu physique et numérique dans les écoles primaires et les collèges entre 2018-2020.

Au collège

Chaque semaine, tous les élèves bénéficient d’une heure d’éducation musicale et d’une heure d’arts plastiques ainsi qu’un temps dédié à l’histoire des arts.

Ces enseignements permettent à toute une classe d’âge d’avoir accès à des connaissances culturelles de qualité, d’être confrontée à desœuvres et, dans une moindre mesure, à la pratique artistique.

C’est pourquoi, il est important de développer le plus de partenariats possibles avec tous les artistes et les acteurs culturels des territoires afin d’enrichir l’éducation artistique et culturelle des élèves.

Appel à projet commun rectorat et DRAC pour un enseignement intégré de l’éducation artistique et culturelle

Pour les établissements qui le souhaitent, un enseignement artistique et culturel (EAC) est mis en place à titre expérimental à la rentrée 2019.

Sur la base d’un projet établi par l’équipe éducative en lien avec un acteur culturel, il permet un enseignement articulé entre :

  • le cours de musique
  • le cours d’arts plastiques
  • l’histoire des arts

Cet enseignement intégré a pour objectif :

  • l’acquisition par l’élève d’une culture artistique, riche et diversifiée fondée sur des connaissances, notamment en histoire de l’art
  • les rencontres avec desœuvres artistiques et des objets patrimoniaux grâce à des partenariats
  • les pratiques musicales et plastiques, individuelles et collectives
  • la rencontre avec des artistes

Globaliser les enseignements concernés par l’EAC sur une même plage horaire de l’emploi du temps permet :

  • de favoriser le décloisonnement disciplinaire afin de mieux articuler le travail des professeurs impliqués
  • de disposer de séances de durée plus longue, facilitant la préparation des objets d’étude en vue de l’épreuve orale du diplôme national du brevet (DNB) ainsi que les actions en lien avec les partenariats. 

Des séances de co-intervention peuvent également être organisées. Au cours de l’année 2019, les collèges et structures culturelles qui le souhaitent peuvent déposer un projet auprès du rectorat. Ces collèges bénéficieront d’un accompagnement de la part des corps d’inspection pédagogique et de crédits pour faciliter la mise enœuvre des actions associées à cet enseignement. Ceux dont la moitié des classes bénéficient chaque année d’un tel projet pourront se voir décerner un label Établissement EAC.

Musique

Création à la rentrée 2018 d’un enseignement facultatif de chant choral dans les 7 000 collèges. La chorale relève désormais d’un enseignement facultatif interniveaux et interclasses. Disposant de 72 heures, dont au moins une heure chaque semaine, elle s’organise selon les besoins du répertoire travaillé, mais aussi des concerts, cérémonies et évènements prévus.

Afin d’encourager la pratique instrumentale des enfants, les collèges et les lycées qui le souhaitent sont invités à se rapprocher des conservatoires dans la perspective de trouver des souplesses d’emploi du temps pour développer la fréquentation des conservatoires. Ils peuvent également se raprocher des acteurs culturels, de Tous musiciens d’orchestre, des orchestres et maisons d’opéra.

Livres, lecture et numérique

Rénovation des CDI

Sur le temps scolaire et en dehors des heures d’enseignement, la bibliothèque scolaire et, plus encore, le centre de documentation et d’information (CDI) sont des lieux privilégiés d’accès aux arts et à la culture.

Les CDI peuvent devenir un centre de connaissances et de culture (CCC) et s’affirmer ainsi comme :

  • une véritable maison de la culture qui accueille des expositions, met à disposition des livres et de la documentation pour le travail individuel et collectif, permet de découvrir le cinéma
  • une maison du numérique qui donne accès aux ressources numériques

Un partenariat avec la région Île-de-France va permettre d’ouvrir ces premiers CCC.

Dans le cadre du Plan culture près de chez vous, La Villette déploie 200 microfolies sur le territoire national au profit de projets de développement culturel territorial. Elles pourront être complétées par des implantations dans des collèges.

Cinéma

Comme tous les arts, l’éducation à l’image et au cinéma passe autant par la fréquentation desœuvres que par la pratique.

  • À partir d’octobre 2018, France Télévisions lance cinema.lesite.tv. Cette plateforme met à la disposition de tous les collèges et les lycées un catalogue de 50 films du patrimoine. Elle propose aussi des ressources pédagogiques pour accompagner les professeurs dans la présentation des films auprès de leurs élèves. Au CDI ou dans une salle spécifique, plusieurs fois par semaine, le midi ou le soir pour les internats, un film pourra être projeté.
  • Un jeu développé par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) permettant aux enfants de créer eux-mêmes des séquences animées sera déployé dans 7 000 collèges entre 2018 et 2020 : L’atelier du cinéma
  • Afin de valoriser les créations des jeunes et de créer une belle émulation, un festival du film scolaire est créé en 2018-2019. Conçu avec le concours du CNC, il se déroulera sur une plateforme numérique sur laquelle les collégiens ayant réalisé un court film pourront le mettre au vote. Un jury composé de professionnels et de jeunes sélectionnera les lauréats qui présenteront leur film lors de la journée de rencontre du festival.

Patrimoine et histoire des arts

L’histoire des arts est une dimension fondamentale de la culture. Depuis la rentrée 2009, l’histoire des arts dispose d’un horaire d’enseignement inclus dans ceux de l’éducation musicale, des arts plastiques et de l’histoire géographie. Depuis la rentrée 2017, un oral d’histoire des arts est de nouveau possible au DNB.

Éloquence

L’oral est une compétence fondamentale pour la réussite scolaire des élèves, et, au-delà, pour leur réussite professionnelle et personnelle.

À la rentrée 2019, tous les élèves de troisième auront une demi-heure par semaine de français en plus (soit 4 h 30) pour travailler l’expression orale, notamment en vue de la préparation de l’épreuve orale du DNB.

Ce temps dédié à l’éloquence ouvre une nouvelle dynamique pour la création d’une troupe de théâtre par collège.

Spectacle vivant

Les classes à projet artistique et culturel (PAC) – environ 800 euros par an et par projet – peuvent être développées en matière de spectacle vivant. Aujourd’hui, on compte 6000 classes à PAC ; l’objectif est d’en avoir 300 de plus par an.

Le spectacle vivant fera l’objet d’un plan spécifique par le ministère de la Culture en 2019 afin de compléter les initiatives autour de la musique.

Développement des ressources pédagogiques

Il a été décidé d’accompagner le déploiement d’Éduc’Arte dans les établissements qui pourront s’abonner via la collectivité ou sur leurs fonds propres.

Les sociétés de l’audiovisuel public développent une plateforme éducative pour tous. Elle permettra de favoriser l’apprentissage et les révisions scolaires.

Les classes à horaires aménagés

Les classes à horaires aménagés permettent aux enfants volontaires du CE1 à la troisième de recevoir, dans le cadre des horaires et programmes scolaires, un enseignement artistique renforcé. Elles seront développées.

C’est particulièrement le cas des classes à horaires aménagés théâtre : l’augmentation déjà engagée (2 037 enfants en 2015-2016 et 2 595 en 2017-2018) sera poursuivie avec un objectif de 3 000 élèves à la rentrée 2019.

Ces classes sont le fruit d’un partenariat renforcé entre le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de la Culture : ce dernier mobilise ses établissements labellisés afin qu’ils apportent une dimension professionnelle et artistique.

Au lycée

Au lycée, le développement des partenariats avec les acteurs culturels est essentiel pour contribuer à l’autonomie des jeunes face à leurs pratiques artistiques et culturelles, notamment dans la perspective du pass Culture qu’ils obtiendront à leur majorité.

Tous les lycées proposeront aux élèves un atelier de recherche et de création (théâtre, danse, spectacle global, etc.). Une expérimentation est lancée en janvier 2019 avec le concours des centres dramatiques et chorégraphiques nationaux, des scènes nationales et la maison des écrivains et de la littérature.

La réforme du baccalauréat 2021 ne limite plus l’enseignement d’art à une filière en particulier. En classes de première et de terminale, les élèves pourront associer cet enseignement de spécialité arts de 4 heures en première et de 6 heures en terminale à d’autres enseignements. Les élèves pourront choisir un enseignement optionnel (3 heures hebdomadaires) dans sept domaines : arts plastiques, cinéma-audiovisuel, histoire des arts, musique, théâtre, danse, arts du cirque.

Il existe, par ailleurs, deux baccalauréats technologiques spécialisés : sciences et technologies du design et des arts appliqués (STD2A) et techniques de la musique et de la danse (TMD).

Cinéma

L’objectif est d’implanter un ciné-club dans tous les lycées à horizon 2022 avec le concours d’un grand plan de services civiques mené par le CNC pour un coût de 2,5 millions d’euros.
209 ciné-clubs ont été actifs en 2017-2018 avec le concours de 850 jeunes en service civique.
La plateforme cinema.lesite.tv répertorie des films spécifiquement dédiés aux les lycéens.

Enrichir l’enseignement artistique et culturel sur les temps périscolaire et extrascolaire

La mise en cohérence éducative des différents temps de l’enfant (scolaire, périscolaire et extrascolaire) est indispensable pour leur transmettre le goût des pratiques artistiques et une culture nécessaire à leur épanouissement et au développement de leurs capacités sensorielles.

Des champs artistiques spécifiques

Musique

Dans le cadre du plan Tous musiciens d’orchestre, de l’accompagnement renforcé des opérateurs du champ musical (5,9 millions d’euros) et des projets menés par les maisons d’opéra et orchestres permanents, 450 000 enfants bénéficieront en 2018/2019, sur tous les territoires, d’un apprentissage de la musique dans le cadre d’orchestres/groupes de chant menés par des artistes professionnels.

Lecture/écriture

Les 170 Contrats territoires lecture (CTL) permettent de développer sur un territoire donné les actions en faveur de la lecture, en associant en premier lieu les bibliothèques, mais également les associations, centres de loisirs, maisons de quartier, etc.

Adaptés au territoire pour lequel ils sont signés, ils sont le gage d’un partenariat étroit entre les structures afin de toucher l’ensemble de la population de ce territoire. Ils sont financés conjointement par le ministère de la Culture et la collectivité territoriale.

Les collectivités et les directions régionales des affaires culturelles (Drac) donnent à chacun des CTL 20 000 euros en moyenne.

Sur ce modèle, sont initiés en 2018 des Contrats territoires écriture (CTE), avec le concours du Labo des histoires dont la subvention a été largement renforcée afin qu’elle puisse s’implanter dans chaque région de France (métropolitaines et ultramarines). Une convention tripartite (association, ministère de la Culture, ministère de l’Éducation nationale) a été signée pour développer les ateliers d’écriture pour les moins de 25 ans (220 000 euros de subvention au niveau national). Une fondation pour l’écriture est créée, en lien avec le Labo des histoires, afin de développer les CTE.

  • 30 000 personnes touchées mi-2018, objectif de 50 000 en 2019
  • Objectif de 4 CTE en 2019, et a minima un par région en 2022.

Une convention tripartite (association, ministère de la Culture, ministère de l’Éducation nationale) a été signée avec l’association Lire et faire lire pour développer la lecture intergénérationnelle et favoriser la lecture inter-niveaux au sein d’une même école (280 000 euros entre le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de la Culture).

Photographie

Un dispositif national d’éducation à l’image est créé, porté par le réseau Diagonal. Il s’agit d’un label de qualité pour des projets EAC menés par des artistes avec des parcours d’un minimum de 30 heures, dont 5 heures de rencontres avec un artiste contemporain et sesœuvres, et 25 heures d’atelier de pratique confiées à un artiste photographe.
35 parcours seront proposés au cours de l’année 2018-2019 (ouverts à tous sur un territoire, au sein d’un hôpital, dans des maisons de quartier, dans des centres sociaux, etc.).
Une expérimentation est lancée dans cinq ateliers pour qu’ils accueillent une grande mixité sociale et culturelle des publics.

Éducation aux médias et à l’information

Le nouveau plan de développement de l’éducation aux médias et à l’information vise en priorité les enfants de 11 à 13 ans. Il prend la forme d’un renforcement par le ministère de la Culture du soutien aux acteurs de l’éducation aux médias et à l’information dès la rentrée scolaire 2018, tant au niveau national (1 million d’euros) qu’au niveau local (1 million d’euros), dans l’objectif de toucher l’ensemble d’une classe d’âge. L’année 2019 verra également le déploiement progressif de l’éducation aux médias et à l’information en bibliothèque, avec le renfort de jeunes en service civique.

Sur des temps spécifiques : le Plan mercredi

Grâce à une charte qualité et au doublement du soutien des pouvoirs publics, le Plan mercredi permet d’offrir un accueil de qualité aux enfants. La nature, le sport et la culture sont au cœur des activités proposées.
Les ministères de la Culture, de l’Éducation nationale et des Sports sont en soutien des collectivités pour leur permettre d’offrir des activités de grande qualité.
Tout au long de l’année, le site va être enrichi par des propositions d’animation élaborées par les opérateurs culturels.
La future plateforme éducative de France Télévisions permettra aussi d’enrichir culturellement le mercredi des enfants.

Sur des territoires spécifiques

De plus en plus de lieux de création s’organisent autour de collectifs de différents champs artistiques. Très implantés dans le territoire, ils étaient jusqu’à présent peu suivis par le ministère du fait de leur absence de spécificité artistique, alors que ceux dont le travail de création est reconnu peuvent être des piliers importants de la transmission sur leur territoire.
C’est pourquoi, le ministère de la Culture initie une nouvelle forme de conventionnement avec ces lieux polyvalents en leur confiant une mission d’assurer un 100 % EAC sur un territoire donné.
Trois conventions sont expérimentées à la rentrée 2018 : la Conditon publique à Roubaix, la Chambre d’eau dans les Hauts-de-France et le centre de création de Tinqueux.

Les villes laboratoires

Dix villes sont accompagnées pour devenir des laboratoires 100 % EAC, à la suite de Cannes : Château-Arnoux-Saint-Auban, Carros, Château-Thierry, Bessancourt, La Courneuve, Guingamp, Quimper, Saint-Brieuc et Metz.

L’objectif est que ces villes s’engagent à ce que 100 % des enfants bénéficient d’ici 2020 d’un projet EAC structurant chaque année, avec un équivalent de 2 heures de pratique artistique dans les écoles et en lien avec les acteurs culturels, et la fréquentation d’œuvres.

Pour cela :

  • le ministère de la Culture apporte un soutien dans l’identification et, le cas échéant, la dynamisation des projets culturels
  • l’éducation nationale mobilise les écoles du territoire
  • les collectivités identifient tous les partenaires possibles également en dehors du temps scolaire, et s’engage financièrement pour la mise en œuvre de ces actions. La plateforme EAC se développera dans un premier temps dans ces collectivités et autour.

Un label pourra être remis par les deux ministères avec le Haut Conseil de l’éducation artistique et culturelle (HCEAC) lorsque la ville sera parvenue à 100 % et se sera dotée d’une organisation permettant de le maintenir. Le HCEAC est doté dès la rentrée 2018 de deux collèges supplémentaires : un collège représentant de jeunes et un collège représentant de ces villes 100 % EAC. Dans ces territoires expérimentaux, comme le carnet de santé suit l’enfant de sa naissance à sa majorité, le ministère de la Culture et le ministère de l’Éducation nationale vont développer un carnet de l’EAC, dans l’objectif de le généraliser à la rentrée 2019.

Déployer les outils nécessaires au développement de projets artistiques et culturels ambitieux

Cette articulation entre les ressources des ministères de la Culture et de l’Éducation nationale et des collectivités territoriales nécessite des outils numériques et juridiques.

Mise en relation des acteurs de l’EAC

Les collectivités locales et les acteurs culturels proposent beaucoup de projets d’éducation artistique et culturelle. Afin de permettre aux professeurs et aux professionnels de la culture de se rencontrer et de bâtir ensemble des projets pédagogiques ambitieux, nous développons une plateforme qui leur permet de s’identifier et de se rencontrer plus facilement.

Chaque professeur disposera d’un identifiant qui lui permettra de géolocaliser son collège et de visionner l’offre d’EAC à l’échelle qu’il souhaite : communale, départementale, régionale ou nationale. De même, chaque structure culturelle qui développe des projets EAC pourra identifier des établissements scolaires proches d’eux dans lesquels moins de projets seraient proposés.

La plateforme est développée dans le cadre d’une start-up d’État à partir de l’expérience des futurs usagers depuis janvier 2018, elle sera expérimentée dans les territoires laboratoires 100 % EAC à la rentrée 2018.

Les chartes chorales : stratégie territoriale pour le chant

Une charte est un cahier des charges qui permet aux Drac, aux collectivités territoriales et au ministère de l’Éducation nationale de financer une véritable politique territoriale de développement des chorales.

Elles permettent de financer au niveau départemental et national :

  • des projets artistiques menés par les écoles et les collèges
  • des formations pour les professeurs
  • de nouveaux répertoires

Le réseau Canopé, fondation Carasso, Casden, MGEN, Maif et Sacem sont des soutiens essentiels de l’action des deux ministères.

Les conventions

La signature de 13 conventions régionales d’objectifs, opérationnelles avec un état des lieux des ressources mobilisables est confiée au HCEAC. La convention Provence-Alpes-Côte d’Azur a déjà été signée, l’objectif est d’en avoir la moitié avant la fin de l’année 2018, les autres au premier semestre 2019.

Chaque établissement scolaire doit donner une réalité concrète à son projet d’établissement en passant un partenariat avec au moins une structure culturelle.

La formation des professeurs

La qualité de la formation des professeurs est un élément essentiel de la généralisation de l’EAC. Elle est au cœur de ce plan.

La formation initiale

Les Espe proposent des formations artistiques. Dans le cadre de la réforme à venir de la formation des professeurs, la dimension artistique et culturelle prendra une place significative dans le cursus de formation des professeurs.

La formation continue

Création par le Cnam d’une chaire d’ingénierie culturelle.
Université des arts à l’école : les deux ministères s’associent pour établir un catalogue de l’ensemble des offres de formation de professeurs proposées par les institutions culturelles, supports numériques (exemple de Vox) ou formations physiques comme celles des institutions engagées dans les pôles de ressources pour l’éducation artistique et culturelle (Preac) . Ce catalogue sera présenté fin 2018.
Les chartes chorales vont financer une part importante de la formation des chefs de chœur au niveau départemental et national.
Les 13 chœurs académiques créés vont assurer la formation des chefs de chœur au niveau académique. Un chœur national de l’éducation nationale est créé.

La formation des professionnels de la culture à l’EAC

Les écoles supérieures du ministère de la Culture proposent des formations et projets de terrain de médiation. Une réflexion sur leur développement sera engagée.

Évaluation du 100 % EAC

Pour remplir l’objectif de 100 % d’EAC, les ministères ont besoin d’outils de pilotage.
Une étude d’évaluation stable et pérenne, validée par l’Institut national des statistiques et des études, sur les parcours d’EAC, devrait donner de premiers résultats sur l’existant 2017 au quatrième trimestre 2018.
Au cours du dernier semestre 2018, les académies vont pouvoir se doter d’Adage, un logiciel permettant de suivre et gérer finement l’ensemble des projets d’éducation artistique et culturelle.
Une fois les académies dotées de ce logiciel, un recensement général sera lancé en janvier 2019. En mars de la même année, il sera possible de donner le nombre d’élèves qui bénéficient de projets d’éducation artistique et culturelle.

Charte pour l'éducation artistique et culturelle

 

 


À l'école des arts et de la culture : le dossier complet
  • Avant-propos
  • Renforcer les enseignements artistiques en articulation avec les acteurs de la culture
  • Enrichir l’enseignement artistique et culturel sur les temps périscolaire et extrascolaire
  • Déployer les outils nécessaires au développement de projets artistiques et culturels ambitieux
  • Annexes
    - Les chartes de chant choral
    - Charte pour l’éducation artistique et culturelle
  • Coordonnées
    - Délégués académiques à l’action culturelle
    - Directeurs de pôle et/ou conseillers en charge de l’éducation artistique et culturelle

 

 

En savoir plus 

Ministère de la Culture
Actualités, aides et démarches, etc.
www.culture.gouv.fr

Mise à jour : mai 2022